Pastor Bernard
MN
revberna
La préparation du bois de chauffage se situe en bas de cette page.
Ma vie, telle quelle, avec ses joies, ses peines, ses espoirs; etc.; plus d'un demi-siècle d'existence.
La vie est un merveilleux cadeau d'En-Haut!
LA NAISSANCE
En cette fin d'année 2009, permettez-moi de commencer l'histoire de la famille Bernard B. par un petit conte dans la langue de mon enfance, le patois, parlé en Tarn et Garonne, département français ou je naquis.
Es nascut
Il est nè
Es nascut, es nascut, ut ut canto lou poul!
Il est nè, il est nè, chante le coq
Eh oun, eh oun respoundio la vaco?
Et ou, et ou ? repond la vache
A Bethelehem, he he hem, he he he hem dit l'ouello.
A Bethleem em em em em dit la brebis
Ic cal ana, ic cal ana, clamo l'aze!
Il faut y aller il faut y aller dit l'ane!
(Gentil rappel de la naissance de Jésus, "Nostre Senié", Notre Seigneur, comme disait mon Père.)
Pour notre famille, tout a commencé dans un petit village du Tarn et Garonne, un peu plus d'un demi-siècle en arrière! Dans une ferme bien modeste du Sud Ouest de la France, un mois à peu près avant Noël, vers 22 heures, un garçon naissait. Maurice et Marthe, ses parents, l'appelèrent Bernard André! Il fit sa discrète entrée dans ce monde avec la seule aide de sa grand-mère maternelle et du "Bon Dieu" comme on l'appelait alors chez nous. Le docteur n'arriva que bien plus tard.
Toute une aventure; pas dans une étable certes, mais à deux pas seulement. A cette heure tardive et en hiver, à travers le mur de la chambre on pouvait en effet entendre la musique des chaînes retenant une demi-douzaine de vaches. A chaque fois que les bovidés hochaient brusquement leur têtes pour extraire le fourrage retenu dans le ratelier, leurs chaînes heurtaient les barres métalliques de celui-ci et la crèche située au-dessous. Comme le ratelier, la crèche longeait le mur Sud ou des anneaux de fer retenaient ces liens de fer carillonants. Le surplus de foin happé par les bêtes gourmandes tombait tel une aumône involontaire dans la crèche en forme d'auge et serait degusté plus tard une fois le ratelier vide. Je suis donc né moi aussi au milieu des mou mou et des bêlements.Dommage que nous n'ayons jamais eu un âne, j'aurais adoré en grandissant.
Je veux imaginer que le coq a annoncé ma venue aux autres animaux et aux fermes voisines à l'aube du jour suivant par un cocorico du genre :"Es nascut, Es nascuuuuuuuuuut, comprenez il est né; il est nééééé.
LA NOEL ET LE NOUVEL AN
Noël et le Nouvel An font partie de meilleurs souvenirs de mon enfance! Quel beau couple:" la" Noël et "le" Nouvel An, en Français.
Je le trouvais magnifique ce genêt maigrichon coupé par mon père dans les bois voisins et couvert de coton par ma mère. Ce coton était bien souvent la seule neige que nous verrions cette année-là. L'orange ou la plaque de chocolat trouvée dans mon soulier au lendemain de Noël valait tous les beaux cadeaux que les enfants plus privilegiés allaient trouver chez eux ce matin-là. Non, le bonheur ne s'achète pas! C'est le geste et l'affection qui comptent! Nous étions une famille, voilà l'important! Nous n'etions pas riches c'est vrai, mais nous avions du coeur dans la petite ferme au milieu des bois.
Souvent en hiver, un vagabond attérissait chez nous, un vieux sac de crin comme toute valise. Il ne dédaignait pas de dormir dans la crèche, il insistait mëme et disait, je me souviens "la paille me suffit comme pour le petit Jésus." Et croyez-moi il était heureux, chose qui étonnait mon esprit d'enfant. Je me souviens d'une expression qu'il employait : "je vais dormir en chien de fusil, ça me tiendra chaud". Il voulait dire par là qu'il allait se recroqueviller sur lui-mëme et s'auto-chauffer. Je comprends aujourd'hui la logique derrière un tel stratagème. En fait je l'ai découverte bien plus tard, le jour ou j'ai voulu acheter un grand chenil pour mon chien. J'ai demandé au vendeur de me montrer le plus grand et je me suis exclamé étonné "mais c'est trop petit! "Non Monsieur, fut la réponse polie; voyez-vous le chien a besoin d'un espace si réduit que sa propre chaleur lui sert de radiateur". Maintenant je comprends pourquoi les chiens de traîneau creusent un trou dans la neige polaire et s'y recroquevillent jusqu'au matin.
Cela me rappelle un incident qui eut lieu alors que je visitais l'Europe dans les années soixant-dix. Nous visitâmes un chalet en Norvège. Surpris de ne pas voir de chambre, nous demandâmes au guide de nous éclairer là-dessus. Elle se contenta d'ouvrir un placard contenant une étagère où deux personnes pouvaient dormir.Quelle ingénuosité d'antan associant l'économie d'énergie au comfort dans ce pays bien froid en hiver.
Quand je pense aux fêtes de fin d'année de mon enfance, joie et jeux familiaux reviennent à ma mémoire, particulièrement à l'occasion de la Saint Sylvestre. La coutume familiale voulait que nous nous rendions chez la famille de grand-mère Fernande. Ils habitaient la ferme la plus proche sur la colline Sud Est opposée à la nôtre de colline. Une vallée où coule un minuscule ruisseau sépare les deux propriétés. Nous utilisions le "téléphone sans fils" pour communiquer. Il suffisait de crier à tue-tête "OOOOH,OOOOH,OOOOOH" pour que bien vite un écho nous revienne porté par l'air . A vol d'oiseau il y a probablement un kilomètre et demi entre les deux maisons. Qu'est ce qu'une telle distance pour la forte voix des gens de la campagne d'antan habitués à s'interpeller à longueur de journée d'un champ à l'autre. Nous descendions donc en pleine nuit, sous les étoiles, vers vingt et une heure, à travers la forêt de chataîgniers, traversions le vallon et montions à travers bois et champs pour rejoindre le corps de ferme des cousins. La soirée consistait en jeu de cartes pour les hommes, en jeux de petits chevaux ou de dames pour les femmes et les enfants. Contes, ragots, blagues, beaucoup de rires, un peu de boisson, un gâteau jusqu'à minuit. A minuit sonnantes, on se faisait tous la bise en se souhaitant une "Bonne Année et surtout la santé!" Puis on repartait heureux de "Mailhac" pour rentrer chez notre petit chez nous :"Le Plô."
(Ecrit le 30 Décembre 2009)
DES BATONNETS DE GLACE
En ce mois de Février 2010 dans le Nord des USA la neige couvre les toits et commence à fondre petit à petit durant la journée quand le soleil brille. Puis il gèle de nouveau le soir et la nuit ou quand le vent souffle. Les filets de glace resultant de la fonte lente de la neige créent d'extraordinaires stalactiques le long des toits. Maman a commenté mes photos de stalactites sur Face Book et écrit: "c'est beau et pas en sucre"! Cette petite phrase m'a ramené en 1958, un demi-siècle en arrière quand le Sud de la France beneficia exceptionnellement d'un hiver extrêmement rigoureux. Eh oui, si froid qu'un téméraire eut même l'audace de traverser la rivière Aveyron avec sa 2 Chevaux Citroën. Cette année-là nous avions fait du cidre, à la ferme. Inutile de dire que nombre de bouteilles de vin mousseux, elles aussi faites maison, ont éclaté dans la cave à vin. Quant à moi, agé alors de huit ans, je me suis délecté avec des glaces faites maison. Le cidre avait debordé des barriques, jailli par la bonde, et gelé le long de cuves. Autant de bâtons de glace à la pomme! Miam, miam!
RACLER LE FOND DES PLATS ET DES CASSEROLES
Ce matin, 20 Mars 2010, je me trouvais dans la cuisine de notre Eglise pour un petit déjeuner entre hommes. L'un d'entre eux était en train de récurer le grand plat profond où avait cuit l'omelette géante. En une seconde me voilà envolé en pensée "au pays de mon enfance", comme dirait Marcel Pagnol! Devenu conteur spontané je me mets à raconter ma vie au récureur de service:
"Tu viens de me replonger dans ma vie d'enfant. Lorsque j'étais jeune,à la ferme, nous avions peu de distractions et peu de friandises. Mais voilà le petiot comme moi qui hantait la cuisine lorsque les plats sentaient bon le nourriture cuite, y trouvait à ce moment précis son bonheur. Récurer les fonds de plats me procurait autant de plaisir que la visite à l'unique épicerie du village où je pouvais occasionnellement me permettre d'acheter des caramels à un Franc, pardon, à "1 centime". 1 centime en 1955 equivalait à 1/100ème du Franc de l'an 2000; je vous laisse calculer. Tout cela pour vous dire que je ne récurais pas avec de l'eau savonneuse mais avec une simple cuillère à soupe. Mon but n'était pas de nettoyer mais de "savourer' les restes de purée, de chocolat, de confiture, collés au fond des plats. Il y a toujours un peu de "bonheur" quelque part, aussi demuni ou isolé que l'on soit. qu'on se le dise!"
Ecrit le 20 Mars 2010
VANDALES
En discutant avec ma soeur sur internet aujourd'hui je lui ai montré une photo du village où nous sommes nés. Elle s'est écriée:"Marie et Joseph ont été décapités". Elle parlait des statuettes de Marie et Joseph flanquées au pied de la Croix géante ornementant le centre du village. Je me réjouis d'avoir pris leur photo lors de mon dernier passage en 2007. Au moins sur mes photos, ils ont toujours la tête sur les épaules. Je me souviens de l'époque où le prêtre du village avait demandé à mon grand-père, alors maire, l'autorisation de les ajouter à ce Crucifix public. A l'époque j'avais été très déçu car j'attendais un Joseph et une Marie de la même taille que le Jésus crucifié.Aujourd'hui encore me voilà décu par les inconnus vandales cette fois-ci. Parlant de vandalisme: à peu près à l'époque où les statuettes firent leur apparition, une dame âgee s'était écrié "les vandales, ils l'ont abattu". Mme Vers, ancienne institutrice, habitait en face du Crucifix et déplorait de son côté la disparition du grand Ormeau. Cet ormeau avait siégé au coeur du village depuis des siècles.
Ecrit le 29 Mars, 20101 (A suivre)
LES SORTIES A LARROQUE
Nous nous rendions de temps en temps à Larroque, un petit village niché le long de la Vère et surplombé de belles falaises. J'adorais observer les truites glissant silencieusement dans l'eau claire et calme de la rivière . Deux dimanches de suite Papa me procura la joie de m'y amener pêcher. Quel bonheur de vivre quelques rares moments de détente en sa seule compagnie. Malheureusement ces brefs moments de paradis furent brutalement interrompus le jour ou je glissai et tombai bruyamment dans l'eau peu profonde. Mon père fut si terrorisé en entendant le bruit de ma chute que nous ne revînmes jamais.
Nous continuâmes néanmoins la "chasse aux escargots"dans les environs de Larroque. En été après l'orage les "escargots de Bourgogne" sortaient de sous leurs rochers à la recherche de verdure. Tôt le matin suivant, alors que l'atmosphère sentait bon la pluie, nous allions examiner chaque genêt et retournions chaque grosse pierre. Nous ramassions généralement des centaines de gastéropodes.
Un ami de mon grand-père habitait Larroque. Il y possédait une carrière et faisait des liraisons de gravier pour la construction des routes. Comme il avait travaillé sur notre commune, il était devenu notre ami.Peu de gens ne devemaient pas nos amis après une visite à la ferme ou nous traitions les visiteurs comme des rois. J'aimais le rire fort, l'odeur de gas-oil, et le regard perçant de ce gaillard de Portuguais.
Ecrit le 26 Avril 2010
LA PREPARATION DU BOIS DE CHAUFFAGE
Depuis mon très jeune âge je me souviens d'avoir aidé mon père et mon grand père à préparer le bois de chauffage pour leur clients.
D'abord il fallait "reculer" ce qui signifiait nettoyer le tour des chênes à abattte avec une "mascotte", une serpe, pour permettre d'approcher le tronc et d'y accéder avec la hache ou plus tard avec la tronçonneuse. Puis mon rôle consistait souvent à donner le petit coup de pouce, la poussée, qui allait faire tomber l'arbre au bon endroit tandis que mon père, concentré, coupait sa base à la tronçonneuse.
Une fois le chêne abattu, on l'ébranchait, on lui enlevait les branches et on les enentassait en fagots qui serviraient à allumer le feu. Le reste était coupé en billes de 1,20 mètres puis entassé dans la forêt en longues stères pour sécher. A la fin de l'été ou au début de l'automne on reveanait avec tracteurs et remorques sur lesquelles on empilait le bois pour le transporter à la ferme. Là on le déchargeait en longs tas. Lorsque les commandes arrivaient il fallait alors fendre et scier ces billes de bois de toutes tailles en bûches de 30 centimètres de long. Nous utilisions une scie circulaire et jettions les bûches sur le plateau du camion. Ma partie préférée de ce travail ardu consistait à me lever très tôt et à monter dans le camion pour aller livrer. Nous jettions les bûches sous un hangard ou plus souvent à travers une bouche de cave. Le clients généralement ne manquaitent pas de nous offirir à boire ou de nous donner des friandises,
Aujourd'hui encore l'abattage, l'ébranchage demeurent les mêmes. Le transport à la ferme et le sciage se font avec des grues, des scies plateaux, et les bûches tombent sur un tapis roulant qui les mets en tas ou les charge directement sur la benne du camion. Les photos suivantes prises par ma soeur qui continue l'exploitation forestière montrent le processus de ce travail .
Ecrit en September 2010 (A suivre)
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